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Les derniers jours, la fin de l'empire romain d'Occident
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Détails sur le produit
Poche: 736 pages
Editeur : Tempus Perrin (25 août 2016)
Collection : Tempus
Langue : Français
ISBN-10: 2262064253
ISBN-13: 978-2262064259
Dimensions du produit:
13,1 x 2,6 x 18,5 cm
Moyenne des commentaires client :
4.3 étoiles sur 5
37 commentaires client
Classement des meilleures ventes d'Amazon:
66.064 en Livres (Voir les 100 premiers en Livres)
L’auteur raconte en 604 pages la lente agonie de l’empire romain d’Occident et explique de façon détaillée une époque très compliquée. L’écriture est dépourvue de fausse érudition. Bien que compendieuse, la matière est bien rendue. Le livre assure 15 jours d’une lecture tonifiante aux amoureux de la Rome antique. Les références figurent intelligemment au bas des pages, ce qui dispense le lecteur de manipulations fastidieuses. Il y a un index onomastique complet, une bibliographie et quelques belles cartes en couleur.Il y a néanmoins quelques points critiquables.Les auteurs anciens sont cités dans des traductions, ce qui en soit n’est pas un problème, à condition toutefois que la traduction soit exacte. On lira à la p. 300 que « les eunuques aiment les femmes », alors que le texte latin dit que « les eunuques s’exercent aux armes » (student… armis eunuchi, Sidon. Ep. 1.8.2).Souvent, l’auteur cite un historien contemporain X, Y, ou Z, la citation étant en fait un passage traduit d’un auteur grec ou latin dont le nom n’est pas mentionné. Le lecteur ne peut donc savoir d’où X, Y ou Z tire son information. Quelques exemples :p. 507, l’auteur rapporte une information concernant le style d’Hunéric. Il l’emprunte à Ward-Perkins dont il donne la référence. Mais Ward-Perkins ne mentionne pas sa source… de plus, il est anglophone, il est donc traduit en français. Nous avons dès lors une traduction d’un auteur grec ou latin, dont on ignore l‘identité, lequel est traduit d’abord en anglais, puis en français. Les historiens sont souvent gens sérieux, et certains traducteurs peuvent être excellents, mais on a pris des risques. Heureusement, dans le cas présent, il n’y a pas de floche (belgicisme). La source ici est Victor, évêque de Vita, Histoire de la persécution des Vandales, 4.2.p. 510 : « Maître de Rome, Totila pensa un moment détruire la Ville. » L’auteur renvoie à Stein, mais on ne sait pas d’où Stein tient son information. Il la tient de Procope (Guerre des Goths, 3.22.2).Le lecteur qui aime connaître les sources devra donc effectuer ses propres recherches.Il y a quelques incohérences.Ainsi, p. 318, « … le mur d’Aurélien serpente sur pas moins de 19km », et totalise « 381 tours, une tous les 30 m. ». Délivrée telle quelle, cette formulation est inadéquate. En effet, 381x30= 11km430. Pourtant, il y avait bien 381 tours à l’époque d’Honorius, mais l’espacement entre les tours n’était pas le même sur tous les tronçons. Ainsi entre la Porte Flaminia et le pont d’Agrippa, l’intervalle était en moyenne de 115 mètres. De nouveau, la référence donnée est un historien contemporain.p. 487 : « Les Barbares détruiraient quatorze de ses aqueducs. » L’auteur laisse donc supposer que Rome comptait plus de quatorze aqueducs, mais p. 518, il écrit très justement que « La seule ville de Rome en (aqueducs) disposait de onze. »Autres reproches :Dans les pages 544 à 548, « Les grandes invasions », l’auteur explique que « L’empire romain n’est pas mort submergé », les envahisseurs n’étant au total pas plus d’un million… On en conviendra volontiers. Mais l’auteur déroule des exemples un peu contre-productifs.Ainsi p. 545 : « L’ensemble des Tervinges sous les armes n’avait pas excédé, à la veille de la bataille d’Andrinople, 15 à 20.000 hommes, face auxquels Valens avait aligné une armée de plus de 30.000 soldats romains. » Certes, mais ce sont les Tervinges qui ont gagné.p. 545 : « Alaric était sans doute à la tête de quelque 30.000 hommes quand il fit trembler l’Italie. » Oui, mais Honorius n’envoya que 6000 hommes contre lui. Et Alaric pilla Rome en 410.p. 546 : c’est bien d’invoquer Orose qui dit des Vandales qu’ils sont « impropres à l’art de la guerre. » Mais Genséric a conquis l’Afrique, et en prenant Carthage, il s’est emparé de la flotte annonaire constituée de milliers de navires. Et c’est encore Genséric qui a pillé Rome en 455. Heureusement que les Vandales étaient « impropres à l’art de la guerre » !Des erreurs :p. 546 : « à la bataille ad Salices… les Goths en avaient été réduits à se battre avec des pieux en bois durcis au feu. » C’est inexact : les Goths commencent par lancer sur les Romains des massues (clavae) et non des pieux, avant de tirer leurs épées (mucrones). S’ils lancent d’abord des massues, c’est une tactique, et ce n’est pas dû à un sous-équipement. Cf. Amm. 31.7.12.p. 505 : « Boèce avait lui-même paraphrasé en latin la Géométrie d’Euclide et l’Astronomie de Ptolémée. » En fait, il ne s’agit pas d’une paraphrase, mais d’une traduction. Cf. Cassiodore, Var. I.45.4.p. 506 : « (Chilpéric) prétendit… ajouter trois nouvelles lettres à l’alphabet. » Grégoire de Tour parle de quatre lettres et non de trois (Greg.-Tur., Hist. 5.44). Sur ce point, Aimoin est plus clair que Grégoire. Cf. Aimoin, de gestis Francor., l. 3, c. 40.Un perrenius pour perennius (p. 538).Ces quelques défauts n’agacent probablement que moi, et vus de Sirius, ils doivent paraître insignifiants. Et ils le sont… en partie seulement. Il est entendu que ce livre mérite respect et admiration.
Cet ouvrage qui traite des 150 dernières années de l’Empire romain d’Occident fait preuve, de la part de son auteur, d’une érudition fondée sur un savoir approfondi assis sur l’étude des sources historiques, des documents, des textes [ c’est la définition même que donne Le Robert de ce terme : érudition ]. Et c’est particulièrement vrai de l’auteur, Michel De Jaeghere, qui, non seulement cite la moindre de ses sources, mais n’hésite pas à exposer la raison de son choix lorsque, notamment, les opinions relatives au sujet ou aux faits traités, s’avèrent parfois divergentes : c’est souvent le cas pour les sources anciennes mais aussi pour certains travaux modernes. C’est ainsi que la bibliographie qui s’étend pourtant sur les pages 605 à 633 de l’ouvrage, ne surcharge pas son texte du fait de la mise en œuvre d’une annotation simplifiée dont je n’avais trouvé jusque-là d’équivalence.En liminaire, il m’a paru intéressant de souligner ce point !Quant au récit historique, non seulement il couvre les « derniers jours » depuis 364 à 476 après J.-C. – l’année qui voit l’armée d’Italie élire roi Odoacre et la déposition de Romulus Augustule, le dernier empereur romain – mais s’étend au-delà de cet épisode où se poursuit le cycle des grandes invasions commencé sous les Huns, puis les Goths, les Alains, les Vandales, les Suèves – ces nomades venus de la Sibérie et de la Scandinavie – qui, peu à peu se partagent l’empire affaiblie par la séparation en deux entités d’Occident et d’Orient.Le lecteur attentif ne peut qu’être tenu en haleine, lorsqu’il se rend compte que petit à petit se dégrade et disparaît cette civilisation romaine qui, depuis sa fondation en 814 avant J.-C., prolongeant la grecque, s’est étendue non seulement à tout le bassin méditerranéen mais au-delà aux îles de la Grande-Bretagne sous Hadrien et, vers l’Est, jusqu’aux confins de l’Empire Perse Sassanide et de l’Egypte.Et surtout, lorsqu’il devient témoin de l’impéritie de ses dirigeants qui ne se rendent pas compte qu’en faisant appel aux peuples barbares, les empereurs romains de cette période creusent leur tombe.Le premier chapitre intitulé « La Catastrophe » dresse le constat suivant :« Le IIIe siècle avait été secoué par de terribles crises qui avaient mis, un temps, l’existence de l’empire en péril. Les provinces frontières avaient été ravagées par la guerre et par les invasions. Les coups de force avaient succédé, pendant des décennies, aux usurpations et aux séditions militaires.Sans doute l’ordre était-il, finalement revenu. Les Barbares avaient été rejetés vers leurs steppes ou forêts natives. Les provinces rebelles avaient été soumises, les usurpateurs avaient été vaincus. On voulut croire que l’anarchie, bientôt, ne serait plus qu’un mauvais souvenir. Avec Constantin et la paix de Milan ( 313 ) qui donnait droit de cité au christianisme, avait pris fin l’affrontement qui avait vu, pendant deux siècles, se succéder les persécutions des disciples du Christ. L’Évangile se propagea dès lors sans contrainte dans tout le bassin méditerranéen. À la fin du IVe siècle, Théodose fit du christianisme la religion d’un empire dont il était miraculeusement parvenu à reconstituer l’unité. Rome avait été l’instrument inconscient de la Providence divine. Ses légions avaient marchés, sans le savoir, pour le Christ.C’était une illusion de plus : l’effondrement avait été retardé d’un siècle, mais les fissures n’allaient plus cesser de s’agrandir, jusqu’à la chute. [ … ] Disloqué, le grand corps brisé de l’empire offrirait au siècle suivant le spectacle d’une myriade de principautés germaniques, livrées aux razzias et aux expéditions punitives. Cent encore et l’on ne compterait plus, dans la Rome de Grégoire le Grand ( 590-604 ), qu’un faible troupeau de vingt mille âmes, épuisé par les épidémies, les famines et les invasions. » ( I° partie, p. 28 )Et le dernier chapitre, qui prend la forme d’un « Avertissement », me parait très clair dans la mesure où l’on peu y voir une figuration de l’époque actuelle :« La solde et les annones, les cadeaux et les donations de terre dont bénéficiaient ses vétérans avaient rendu l’armée romaine attractive pour des Barbares adeptes d’une vie guerrière. Or, il arrivait aussi aux mercenaire de rentrer au pays : ils y rapportaient des habitudes romaines, de l’argent, des produits de luxe qui ne pouvaient manquer de susciter l’envie de leurs congénères.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Mille liens tissés avec l’empire avaient ainsi conduit les Barbares demeurés sur leurs terres à subir l’attrait de la civilisation romaine, en même temps qu’ils mesuraient les fragilités, les faiblesses de son système de défense. On avait fait apprécier aux Barbares les charmes de la vie civilisée, sans leur avoir fait subir le joug de la conquête. Il était naturel qu’ils songent à venir en partager les bénéfices. La richesse et la paix romaines exerçaient, sur les peuples qui en avaient connaissance, une irrésistible attraction. » ( III° partie, p. 588 )Cet ouvrage – que j’ai lu dans l’excellente édition princeps de « Les Belles Lettres » paru en Novembre 2014 –, comporte de nombreuses cartes ( 22 ) qui précisent l’évolution et la situation des faits, et une couverture à rabats qui en donne la chronologie, ainsi qu’une généalogie des Constantiniens aux Valentino-Théodosiens. J’ignore si l’édition de poche actuellement proposée présente de tels éléments.J’en recommande vivement la lecture.
Voilà tout est (presque) écrit.Comment la plus brillante des civilisations qui ait jamais existé a pu s'éteindre en quelques dizaines d'années ? Michel De Jaeghere, dont la qualité n'est plus à démontrer, tente ici de répondre à cette question. C'est le résultat d'un travail de 15 ans. C'est brillant, bien écrit et riche de références. Ce livre de 650 pages se lit comme un roman.Il faut se garder bien sûr de faire de l'anachronisme mais il me semble qu'on pourrait en tirer quelques précieux enseignements pour notre société actuelle.J'en recommande vivement la lecture à toutes celles et ceux qui s'interrogent ...Un livre qu'on pourra compléter par "L'antiquité retrouvée" de Jean-Claude Golvin.Service AMAZON parfait comme d'habitude.
Le sujet, bien sûr, n'est pas tout neuf. Mais le talent littéraire, et l'érudition véritable d'historien, qui save s'exprimer par les innombrables détails éloquents fait la différence. Et le sujet qui semblait naguère connu soudainement brille comme roman d'aventures et comme l'œuvre majeur, devenant d'un coup au rang des références obligées et incontournables. Que j'envi un lecteur adolescent pour qui ce livre s'ouvrira comme la première découverte d'une Sternstunde der Menschheit.
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